vendredi 5 décembre 2025

Mon Appendix N - première partie - les romans de fantasy

Sentez-vous comme ce parfum de fêtes dans les airs?  Le Black Friday est prêt à céder la place à la Saint-Nicolas, puis à Noël, au Nouvel an, aux soldes, etc.  Et qui dit fêtes dit générosité, opulence, et cadeaux...  Un certain nombre de mes relations me demandent régulièrement, vu que je lis beaucoup, ce qu'ils peuvent offrir à leurs proches (ou se faire offrir) comme romans de fantasy, de science-fiction ou de fantastique.  Par une étrange synchronicité, un certain nombre d'influenceurs anglo-saxons publient sur les réseaux leur version de l'Appendix N, cette liste de recommandations qui se trouve à la fin du guide du maître de AD&D, et je me dis que c'est peut-être l'occasion pour moi de rédiger une série d'articles qui reprendra mes références culturelles préférées dans différents domaines...   

Avant de me lancer, je souhaite souligner un point important: il va de soi que les goûts des uns et des autres peuvent considérablement varier.  Certains vont adorer des oeuvres que d'autres détesteront, et il est donc difficile de garantir quoi que ce soit lorsqu'on fait des recommandations de lecture.  Cependant, je suis devenu, avec le temps, quelqu'un d'assez difficile, quand il s'agit d'évaluer les bouquins de ma bibliothèque.  Les titres que je vous livre ci-dessous forment une sélection restreinte, qui représente une toute petite fraction de ce que j'ai eu l'occasion de lire au cours des quarante dernières années...  La plupart du temps, ils ne déçoivent pas. 

Sans plus attendre, commençons par mes romans de fantasy préférés.  Je vais séparer cette sélection en deux parties: les classiques, que j'ai lus il y a de nombreuses années, et souvent relus, parfois plusieurs fois, et les modernes, oeuvres qui ont été écrites après l'an 2000.

 

Les classiques

"La fille du Roi des elfes" de Lord Dunsany est un précurseur du genre.  Le prince d'un royaume est envoyé dans le monde elfique à la recherche d'une épouse, et doit faire face aux conséquences de sa quête.  Plus poétique qu'épique, ça reste une chouette référence.  C'est surtout un des rares textes de cet auteur à avoir été traduit.  

La série des "Conan" de Robert E. Howard est composée de nouvelles qui ont été assemblées en différents volumes (entre un et huit, selon les éditions).   On ne présente plus le barbare qui a été popularisé au cinéma par Arnold Schwarzenneger et Jason Momoa.  C'est un classique de la sword and sorcery, écrit dans un langage direct et efficace.  Beaucoup ont tenté de l'imiter, mais peu sont parvenus à l'égaler. 

"L'épée brisée" de Poul Anderson est un récit à la fois épique et légendaire qui vaut largement le détour.  

"Un visage pour l'éternité" ou "Tant que nous n'aurons pas de visage" de C. S. Lewis, qui est plus connu pour son cycle de Narnia.  Dans ce roman, il propose une histoire qui rend hommage aux grands récits mythologiques.  Bizarrement, l'édition française est connue sous deux titres distincts, mais c'est bien le même contenu.

"Le Seigneur des Anneaux" de J.R.R. Tolkien est le grand classique du genre.  Bien que cette trilogie ait quelques problèmes de rythme au regard des standards actuels, elle reste une référence incontournable qui a inspiré de nombreux auteurs, artistes et créateurs de jeux.  Il a posé un jalon dans le paysage de la fantasy.  

Le cycle de "Lyonesse" de Jack Vance est une fabuleuse histoire qui se déroule dans les isles anciennes, et qui contient tous les ingrédients d'une bonne histoire de fantasy: royaumes en guerre, souverains ambitieux et retors, magiciens rusés, et rebondissements à foison.  

Le cycle de "Xanth" de Piers Anthony est injustement méconnu en francophonie, alors qu'il offre une fantasy burlesque bien plus intéressante que celle de Pratchett.  Les histoires se passent dans un monde où tout le monde a un pouvoir magique, même si parfois il est de faible intensité (et oui, Lanfeust n'a rien inventé).  A leur majorité, les membres de cet univers qui n'ont pas de pouvoir sont exilés chez le vulgaires (nom donné à notre monde).  Le personnage principal du début de la saga a atteint cet âge fatidique et son pouvoir ne s'est toujours pas manifesté.  Il entreprend donc une quête pour essayer de le découvrir...  Je n'ai jamais compris pourquoi cette série n'a pas connu plus de succès.  Seuls les huit premiers romans du cycle ont été traduits en français, mais malheureusement ça s'est arrêté là, et il vous faudra lire en anglais si vous voulez accéder aux 39 autres volumes disponibles. 

Le "Dit de la terre plate" de Tanith Lee est une saga à la fois poétique et épique dans laquelle des êtres surpuissants s'intéressent à la vie des mortels, avec des conséquences dramatiques.  C'est un mélange particulièrement réussi entre Sandman et les Mille et Unes Nuits.  Très rafraîchissant. 

Le "cycle d'Elric" de Michael Moorcock est un autre classique de la sword & sorcery, avec une tonalité assez sombre, voire désespérée.  Les quatre premiers volumes parus sont les plus essentiels, le reste étant dispensable et à réserver aux afficionados absolus. 

Le cycle de la "Rose du prophète" de Margaret Weiss & Tracy Hickman est un mélange entre récit fantasy classique et milles et une nuits.  Contrairement aux oeuvres de commande que ce duo a pondu pour TSR à la grande époque, il vaut le coup d'être lu. 

Le cycle des "Princes d'Ambre" de Roger Zelazny est à la frontière des genres.  Les protagonistes principaux sont les héritiers de la famille royale d'Ambre, qui est à la frontière de tous les plans.  Leurs pouvoirs leur permettent de voyager entre les plans d'existence, ce qui fait d'entre eux pratiquement des demi-dieux.  Malheureusement, leurs relations sont plutôt conflictuelles, et ils sont constamment en train de conspirer les uns contre les autres.  Très original et plutôt facile à lire, ce cycle n'a pas pris une ride.  

Le cycle de "Terremer" d'Ursula LeGuin met en scène un sorcier qui utilise la magie des mots: il peut affecter la réalité car il connait le véritable nom des choses.  Il y a six livres dans le cycle, mais c'est surtout le premier que je recommanderais. 

"Les dames du lac" de Marion Zimmer Bradley sont une réinterprétation des récits arthuriens vus du point de vue des femmes.  C'était original à l'époque où c'est sorti, aujourd'hui ça le paraît beaucoup moins, mais ça reste une bonne lecture.  


Les modernes

"Stardust" de Neil Gaiman met en scène un jeune homme qui habite dans le village de "Mur".  Ce village borde le pays des fées, et un beau jour, ce jeune homme décide de s'y rendre pour aller chercher l'étoile filante qui s'est écrasée de l'autre côté.  Cette histoire a été adaptée au cinéma, mais j'en recommande malgré tout la lecture.  Si vous trouvez la version illustrée par Charles Vess, n'hésitez pas.

"Jonathan Strange & Mr. Norrel" de Suzanna Clarke met en scène les ambitions et la rivalité de deux magiciens en Angleterre, à l'époque napoléonienne.   La prose évoque les romans de Jane Austen, avec une touche de fantasy.  

"Le Prince bâtard" de Robin Hobb est une sorte de prélude à la série de l'Assassin Royal.  Je vous le recommande car il est plutôt court et bien ficelé, contrairement au cycle en question, qui traîne un peu trop en longueur à mon goût.  

Le cycle des "Rois du Monde" de Jean-Philippe Jaworski se déroule à l'époque celtique, avant l'invasion romaine.  On suit les aventures de Bellovèse, prince de sang qui a été écarté par son oncle.  Beaucoup de bruit et de fureur dans cette épopée, mais aussi plein de mystère et de magie.   On sent que l'auteur a fait beaucoup de recherches pour essayer de donner de la crédibilité à son oeuvre: je suis fan, et si vous avez une petite affinité pour cette période, vous devriez apprécier. 

"Déracinée" et "La fileuse d'argent" de Naomi Novik se déroulent dans un univers de conte de fées, avec des forces magiques qui dépassent les simples mortels, et qui rappelle un peu le roman de Dunsany dont je parlais ci-dessus.   Un troisième livre dans le même univers vient de sortir en anglais, mais n'est pas encore traduit.

"Haut-Royaume" de Pierre Pevel est un cycle dont les cinq volumes valent largement le détour.  Le pitch: le chevalier Lorn, condamné à la prison depuis trois ans, est libéré par le Roi pour sauver le royaume...  Mais la captivité a changé l'ancien héros, qui a aussi quelques comptes à régler...  Seul défaut: l'histoire me semble toujours inachevée et on attend depuis un moment le sixième - et supposément le dernier - volume. 

La "trilogie hussite" de Andrzej Sapkowski, que l'on connait surtout pour sa série "Witcher", est un récit qui s'inspire du mythe national tchèque et des récits populaires d'Europe centrale.  C'est très particulier, et ça demande un peu d'effort à lire, car les noms des protagonistes sont évidemment germaniques, tchèques et polonais.  Mais ça vaut le coup de s'accrocher.  


Le mot de la fin

Voilà, j'espère que cet article vous aura donné quelques idées de cadeaux de Noël.  Et puis n'hésitez pas à mettre en commentaires vos propres recommandations de lectures, ça peut toujours m'intéresser.  

mercredi 3 décembre 2025

Portrait de famille - la série de modules "I" pour AD&D

Aujourd'hui, un gros portrait de famille, avec une des plus longues série de modules pour AD&D, la série I (pour Intermediate, scénarios pour moyen niveau).


D'abord, le module I1 débarque en 1981 (pour rappel, il a failli avoir le code S4). Il a été joué en partie lors d'un tournoi à Origins en 1980, et il se déroule dans l'univers de Greyhawk. Un des rares modules de l'époque non écrit pas Gygax s'y déroulant d'ailleurs. Il introduit un certain nombre de nouveaux monstres (des classiques comme le Yuan-Ti) qui font leurs débuts dans AD&D, et qui se retrouveront compilés ensuite dans le Monster Manual II en 1983. 

Le I2 déboule en 1982. Cela doit être le premier module AD&D qui ne se déroule pas le monde de Greyhawk (AD&D pas D&D, aucun scénario BECMI ne se déroule dans Greyhawk, mais j'y reviendrai). Année charnière où il commence à être envisagé donc de sortir Greyhawk dans une série distincte (après la sortie du Folio en 1980, il y a de la demande, et la boite World of Greyhawk, un peu retardée, arrivera en 1983).

La même année, arrive le I3, qui va se révéler au final être le début d'une trilogie avec le I4 et le I5 qui sortiront l’année suivante (1983) et qui demande un plus long exposé.

À l'origine ce scénario Pharaoh est publié sous licence par Daystar West Media en 1980. Il est écrit par le couple fondateur de Daystar, Tracy et Laura Hickman, qui veulent une approche plus basée sur l'histoire dans les scénarios. Ils vont jusqu'à écrire un manifeste à ce sujet, manifeste qui va influencer de nombreux autres auteurs et changer la façon de faire le jdr (rien que ça). Daystar West Media ne va pas exister longtemps, et ne va publier qu'un autre scénario dans leur série "Night Ventures", il s'agit de Rahasia (sur lequel j'aurais aussi l'occasion de revenir). La boite fait faillite, suite à tout un tas de problèmes. Tracy et Laura Hickman décident de vendre leurs deux scénarios à TSR pour payer leurs débiteurs, et au final, TSR les embauche. Sur le trajet de leur déménagement Tracy et Laura discutent beaucoup d'une série de scénarios où les dragons ont une très grande importance. C'était un de leurs projets chez Daystar, et il va se concrétiser plus tard chez TSR, mais j'y reviendrai.

C'est donc ce scénario "Pharaoh" qui est réédité (avec quelques petites différences) sous le code I3. Pendant ce temps, chez TSR, il y avait un scénario se déroulant dans un désert écrit par Philip Meyers. Un des premiers travaux de Tracy est de le retravailler et d'écrire une troisième partie pour conclure cette histoire. C'est donc les I4 et I5, et la trilogie sera publiée sous forme de supermodule en 1987 et relocalisée dans les Forgotten Realms (mais j'en ai déjà parlé). En tout cas, le module original "Pharaoh" paru chez Daystar (ainsi que le "Rahasia") sont incroyablement rares (car ils ont eu des très petits tirages), et très très chers...

1983 toujours, un méga classique déboule, le I6 Ravenloft. Écrit par Tracy et Laura Hickman, il s'agit en fait d'un scénario qu'ils voulaient à l'origine sortir chez Daystar, sous le titre de "Vampyr" (terme qui va rester dans le scénario d'ailleurs).

Le succès sera tel, que l'univers Ravenloft sera développé au début de la 2nd édition pour devenir un des univers les plus fournis en références au cours de la décennie 90. Tracy Hickman aura déjà quitté TSR à ce moment, et dira par la suite qu'il n'aime pas du tout ce qu'ils en ont fait...

Il faut attendre 1985 pour la suite de cette série. Le I7 arrive en 1985, toujours des scénarios génériques depuis le I2. À noter qu'à partir de ce module, ils ont tendance à être un peu plus chers que ce que leur popularité pourrait indiquer, certainement à cause de tirages moindres. Ce module m'a toujours énormément attiré, grâce à la couverture particulièrement évocatrice de Larry Elmore (illustration qui ne se retrouve malheureusement nul part ailleurs !)

1986 voit la parution des I8-9-10. Le I8 est notamment écrit par des anglais qui ont officié sur la série UK1-7. Il est assez populaire. Le I9 n'a pas de rapport avec Greyhawk malgré ce que le titre pourrait laisser penser. Et le I10 Ravenloft II, est une suite au classique de 1983. Il peut se jouer indépendamment aussi, et en tant que suite, tous les dénouements du premier sont acceptables pour continuer (sous entendu, si vous avez tué Strahd dans le premier, il sera malgré tout toujours là). Il va introduire aussi des PNJs qu'on retrouvera ensuite dans l'univers Ravenloft, notamment la "némésis" de Strahd, Azalin.

1987 voit arriver des rééditions/compilations dans la série I. Le I11 contient un scénario en trois parties proposé à l'origine en tournoi à la Gencon 1984 avant d'être distribué une première fois dans 3 numéros de Polyheron (numéros #24-26 si vous voulez tout savoir). Le I12 compile quant à lui les R1 à R4, sortis de façon limitée en 1982-83 pour les membres de la RPGA mais ils remontent à 1981. Écrits par Frank Mentzer, ils se déroulent dans une région qui à l'origine devait être intégrée dans l'univers de Greyhawk, époque où ils envisageaient de décrire le reste du continent principal (il existe une carte avec tous les pays qui étaient prévus, y compris, pour l'anecdote le royaume d'un certain personnage de François Marcela-Froideval qui est paru en bd par la suite, oui oui, il aurait du finir dans Greyhawk). Chose amusante, apparemment certains PNJs de ces scénarios se sont retrouvés ensuite dans un supplément Forgotten Realms, le FR5. La compilation de ces quatre R est un peu éditée, un peu à la manière des supermodules B1-9 ou S1-4. Mais acheter des exemplaires des R originaux, est hors de prix, et quasiment introuvables. D'après Frank Mentzer, ces modules ont du être imprimés à 2500 exemplaires, mais ils n'en ont pas vendus plus que 250-500 de chaque, les autres exemplaires ayant été détruits.... Donc ce I12 reste le moyen le plus simple et le moins onéreux de les avoir en print (et encore c'est pas le module le moins cher de la série). Pour infos, 6 autres modules de la série R ont été écrits mais et proposés lors de tournois, mais n'ont jamais été publiés. Quant au I12 Adventure Pack 1, il porte bien son nom, étant composé de plusieurs petits scénarios.

Son petit frère qui aurait du s'appeler I14 Adventure Pack 2 sort sous un autre nom, étant lui aussi relocalisé dans les Forgotten Realms, et contient donc lui aussi plusieurs courts scénarios, mettant un terme à la série I en 1988, peu de temps avant l'arrivée de la 2nd Edition.

In Memoriam

Jean-Luc Barbera était un roliste et un passionné de Donjons et Dragons.  Il faisait partie, avec quelques autres passionnés, d’un groupe très confidentiel de collectionneurs de jeux de rôles dont j’ai le bonheur de faire partie.  Il a partagé avec nous un certain nombre de chroniques dans lesquelles il retraçait l’historique du grand ancêtre du jeu de rôle, patiemment, gamme après gamme.  Jean-Luc a été foudroyé par le COVID à l’âge de 46 ans en décembre 2021, laissant derrière lui un vide abyssal.  Il nous manque énormément.  En sa mémoire, je vais partager avec les lecteurs de ce blog quelques-unes de ses chroniques… 

dimanche 30 novembre 2025

Portrait de famille - la série de modules "DA" pour D&D Basic / Expert

Une chronique de Jean-Luc Barbera

Autre petit portrait de famille aujourd'hui, toujours pour la boite Expert de D&D "Basic", voilà la série DA (pour Dave Arneson).


Dave Arneson co-créateur de D&D a quitté TSR en 1976 et leur a fait plusieurs actions en justice. Les frères Blume avaient apparemment un gros souci avec lui car il semblerait que même au début des années 80, ils aient viré des employés qui auraient tendance à trop soutenir Arneson. Mais les choses changent quand TSR se retrouve en grosses difficultés financières et que Gygax revient abandonnant l'espoir d'arriver à produire un film D&D et arrive à se faire désigner nouveau PDG de TSR à la place de Brian Blume (ou Kevin peut être plutôt).

Bref, les choses vont s'arranger après cela pour Arneson, et son univers, Blackmoor, qui existe depuis le tout début des années 70 va revenir sur la scène de TSR. Gygax l'avait déjà intégré à Greyhawk (dans le folio en 1980), et Arneson l'avait sorti dans l'univers Wilderlands de Judges Guild (un des gros acteurs indépendants des éditeurs de produits D&D sous licences à l'époque) sous le titre "The First Fantasy Campaign" en 1977 (car c'est effectivement le premier univers pour un jdr).

1986 voit sortir le DA1 Adventures in Blackmoor par Dave Arneson et David Ritchie. Blackmoor est ici relocalisé dans le Known World, mais dans un lointain passé. Il y a diverses hypothèses là dessus. Bruce Heard, qui était responsable de la gamme BECMI à cette époque, a dit qu'on lui avait imposé d'intégrer Blackmoor, mais l'idée de le mettre dans le passé serait la sienne apparemment. L'hypothèse basique est que Blackmoor étant apparu dans le D&D original, il avait plus sa place dans D&D Basic. Mais c'est peut être  bien plus compliqué que cela.

Bref, le module n'apporte pas non plus trop d'infos sur l'univers, car l'aventure se concerne surtout l'auberge qui va permettre aux aventuriers de voyager dans le temps pour aller dans Blackmoor pour l'aventure. Une chose pas très courante à l'époque.

Sur la carte de Blackmoor de ce module, le monde se retrouve étiré, car il passe d'un hexagone=10 miles (la taille standard chez Judges Guild et donc de "The First Fantasy Campaign") à 1 hexagone=24 miles (la taille standard utilisé dans le Known World).

En tout cas le scénario repose pas mal sur de l'investigation et de la déduction pour trouver le responsable du problème.

Arrive ensuite le DA2 Temple of the Frog par le même duo. C'est une adaptation et extension (on passe de 20 à 48 pages quand même) du même scénario qu'on trouve dans le supplément 2 Blackmoor de OD&D (le premier scénario publié pour un jdr). Il y a de la science fantasy (et ce n'est que le début) dans ce scénario, et il y a même un pnj inspiré à la base d'un épisode de Star Trek !

En 2007, WotC va sortir un "Return to the Temple of the Frog" en téléchargement gratuit, et en 2008, Zeitgeist Games va sortir une nouvelle version de "Temple of the Frog" en d20 (au passage, quelques années avant, Goodman Games avait sorti un setting Blackmoor justement).

1987 voir arriver le DA3 City of the Gods, toujours pas les mêmes auteurs, même si Arneson a déclaré que Ritchie ne l'avait pas beaucoup consulté, et qu'il n'apprécierait pas trop les ajouts de celui-ci. Toujours est-il que c'est la suite de "Temple of the Frog" et qu'on reste dans la science fantasy (la City of the Gods est un vaisseau spatial). En tout cas, certains ressentent toujours une influence de Star Trek, avec une sorte de "Prime Directive". À noter que cette City of the Gods est certainement l'influence majeure pour le scénario S3 Expedition to the Barriers Peaks de Gygax. En effet, très tôt en 1976, Gygax et son ami Kuntz avaient exploré la cité des dieux de Arneson avec leurs fameux personnages Mordenkainen et Robilar. On retrouve d'ailleurs une City of the Gods mentionné dans le Blackmoor de Greyhawk. À ce propos, il existe un scénario appelé "The Clockwork Fortress" dans Dungeon magazine 126 par Wolfgang Baur qui reprend cette cité.

Ce module marque la fin des aventures de science fantasy pour D&D/AD&D (jusqu'à peut être l'apparition de Spelljammer et encore c'est différent).

Enfin, toujours en 1987 sort DA4 Duchy of Ten par David Ritchie. Arneson a déclaré que chez TSR, des nouveaux venus n'appréciaient pas de travailler avec lui, ce qui est fort possible. À cette époque, Gygax ne fait plus partie de TSR, et la nouvelle PDG aux dents longues, Lorraine Williams, n'a pas trop envie de travailler avec des gens trop proches de Gygax (cela inclue aussi Rob Kuntz). En tout cas, Arneson va encore porter plainte contre TSR.

Malgré le nom, il n'y a aucun rapport avec le Duchy of Tenh qu'on trouve dans Greyhawk cette fois ci (Gygax aimait juste le nom) mais on est toujours dans Blackmoor. Arneson a dit bien plus tard qu'une version plus proche de ce qu'il avait imaginé devait sortir chez Zeitgeist Games, mais ce n'est jamais arrivé.

À noter que dans ce module, on retrouve l'échelle proche de l'originale de "The First Fantasy Campaign", car la même carte a des hexagones de 12 miles.

Un DA5 City of Blackmoor était prévu, mais n'a jamais été écrit et encore moins publié (il y a des sources contradictoires sur l'écriture du module par contre).

In Memoriam

Jean-Luc Barbera était un roliste et un passionné de Donjons et Dragons.  Il faisait partie, avec quelques autres passionnés, d’un groupe très confidentiel de collectionneurs de jeux de rôles dont j’ai le bonheur de faire partie.  Il a partagé avec nous un certain nombre de chroniques dans lesquelles il retraçait l’historique du grand ancêtre du jeu de rôle, patiemment, gamme après gamme.  Jean-Luc a été foudroyé par le COVID à l’âge de 46 ans en décembre 2021, laissant derrière lui un vide abyssal.  Il nous manque énormément.  En sa mémoire, je vais partager avec les lecteurs de ce blog quelques-unes de ses chroniques… 


mercredi 26 novembre 2025

Portrait de famille - la série de modules "D" pour AD&D

Une chronique de Jean-Luc Barbera

Aujourd'hui, un autre portrait de famille sur la série de modules D (pour Drow).


C'est la deuxième série de 3 modules produits par TSR, et proposés à la GenCon XI en 1978. Les trois sont écrits par Gary Gygax, qui a fait ça pour se détendre entre deux livres de règles pour AD&D. AD&D qui n'est pas encore totalement publié car en fait, le Manuel des Joueurs va juste être dispo (qui ne contient en fait plus ou moins que les règles pour créer les persos), et surtout le Guide du Maître ne sortira que l'année suivante (qui lui contient en fait la majorité des règles du jeu). Les personnages prétirés, à l'instar de ceux de la série G, ne sont donc pas totalement conformes aux règles de AD&D.

Les modules D1 Descent Into the Depths of the Earth, D2 Shrine of the Kuo-Toa et D3 Vault of the Drow, vont être, comme pour les G à Origins, proposés à la vente immédiatement lors du tournoi. À noter que finalement, TSR décida de ne pas utiliser le D1 lors du tournoi, peut être parce qu'il sert principalement de jonction avec la série G et la suite de l'aventure, et que les modules sont un peu plus gros et seraient trop longs pour être tous joués tous lors du tournoi. Je ne sais pas vraiment. En tout cas, le module D2 sert pour le premier round du tournoi, et le module D3 pour les deuxième et troisième rounds.

En tout cas, Bob Blake qui est responsable des tournois utilise un système de scoring très intéressant. Dans le D2 notamment, les personnages qui cherchent à aller le plus vite possible pour pourchasser les drows au lieu de tuer tous les kuo-toas gagnent plus de points. Et ceux qui évitent autant que possibles les combats, voire arrivent à traverser le temple de façon non violente en gagnent le plus !  On est en 1978, et ce qui est récompensé le plus n'est pas le massacre systématique des monstres. Dans ta face le PMT !

Les kuo-toas et les svirfnebli (gnome des profondeurs) font leur première apparition dans le jeu également. Il semblerait que les profonds de Lovecraft ne soient pas vraiment l'inspiration pour les kuo-toas (Gygax n'était pas le plus grand fan de Lovecraft chez TSR, c'était Rob Kuntz). Il voulait simplement une autre race non humaine en plus des drows et mind flayers et que la ressemblance ne serait pas intentionnelle. Quant au svirfnebli, Gygax en avait marre apparemment des "gentils" gnomes. Les aventuriers vont aussi avoir l'opportunité de rencontrer un dieu, ici Blibdoolpoolp la Sea Mother des Kuo-Toas, mais il n'est pas question de l'affronter ou de la tuer. Elle n'a d'ailleurs pas de stats. Son nom est fait pour faire penser à des gouttes d'eau tombant dans une marre pour l'anecdote. Quant aux elfes noirs, ils sont peut être inspirés eux aussi, à l'image des géants du froid et du feu, de la mythologique nordique, les Svartálfaheimr. Les elfes noirs étaient simplement mentionnés dans le Monster Manual en 1977 dans la section des elfes comme étant une légende. Toutes ces races seront publiés ensuite dans le Fiend Folio en 1981.

Un autre aspect intéressant du D2 et du D3, c'est qu'ils présentent un véritable environnement de vie, avec de vraies sociétés. Le D3 notamment peut plus faire penser à un supplément décrivant la ville des elfes noirs qu'un scénario, avec ses maisons nobles qui sont en concurrence. L'underdark (terme qui n'existe pas encore et arrivera bien plus tard, dans le Dungeoneer's Survival Guide en 1986) va au-delà des simples cavernes et autres en proposant de véritables civilisations et ça, ce n'était pas vraiment courant en 1978. Seul Judges Guild avait fait certaines choses en ce sens (notamment City State of the Invincible Overlord), mais malgré tout, ce n'était pas ce qui se faisait le plus.

Dans le D3, il est à nouveau question du Elder Elemental God, introduit dans la série G, qui réapparaît ici comme une menace au pouvoir de Lolth, car il est vénéré par certains elfes noirs. Cela sera malgré tout différent par la suite, mais j'y reviendrai dans un prochain portrait de famille, avec la conclusion de cette campagne incontournable qui n'est pas le D4 (on peut dire qu'il s'agit ici du premier Adventure Path de donj, comme on dit de nos jours).

Comme tous les premiers modules de AD&D, cela se déroule toujours dans Greyhawk, même si à ce moment là, rien ne permet de le dire. Les conséquences de cette campagne sont notables dans la timeline de l'univers bien des années après. Les elfes noirs seront encore plus popularisés par la suite, à leur arrivée dans les Royaumes Oubliés, et notamment les romans de Salvatore sur Driz'zt, même s'ils y subiront quelques changements physiques et culturels.

En 1981 les modules D1 et D2 seront compilés en un volume D1-2 Descent into the Depths of the Earth (à l'image des G1-2-3), avec le nouveau style de couverture couleur, pour arriver notamment aux 32 pages habituelles de l'époque. Le D3 lui sera simplement réédité avec la nouvelle couverture couleur, ayant déjà le nombre de pages standard. À part donc quelques changements de mise en page, et l'inclusion des prétirés du tournoi original, ils n'ont pas de différences avec les versions "monochrome" (sur la photo, je n'ai malheureusement que le D2 en monochrome). Ils seront par contre un peu retravaillés pour la compilation du GDQ1-7 Queen of the Spiders (voir le portrait de famille correspondant).

Une anecdote amusante: si vous avez lu le Art & Arcana, vous savez qu'il y eu une grosse influence des comics sur les premières illustrations de D&D. Et c'est particulièrement notable ici, car sur l'illustration N&B du livret du module D1-2 Descent Into the Depths of the Earth, on voit un coffre avec un bouclier de Captain America et un casque d'Iron Man, ainsi que le masque de Spider-man (plutôt thématique pour le coup ce dernier).

dimanche 23 novembre 2025

Portrait de famille - la série de modules "WGS" pour AD&D 2ième édition

Une chronique de Jean-Luc Barbera

Aujourd'hui, une trilogie de modules un peu atypique car la 3ème partie n'est pas un module mais un wargame/jeu de plateau. La série WGS (pour World of Greyhawk Swords apparemment, car au départ il est question de récupérer les 5 lames de Corusk).


Sortis en 1991, l'action de ces modules se situe en CY582 du calendrier Greyhawk (timeline avancée de 6 ans depuis la boite de Gygax de 1983).

Originellement conçu comme une trilogie, le 3ème module ne sortira jamais, et certaines choses écrites pour lui seront retravaillées pour être incorporées à la boite Wars dont les événements se déroulent juste après le WGS2, l'action des deux modules précipitant ce qu'on appelle la Grande Guerre de Faucongris. On a ici pour le coup deux modules dont l'histoire est intimement liée à l'univers de Greyhawk.

Cette guerre "mondiale" va durer de CY582 à CY584 et bouleverser la carte géopolitique (et même fantastique) de l'univers au grand désespoir d'un certain nombre de fans, au point de les diviser entre les fans de l'époque Gygax et ceux des différentes époques suivantes (car ça va encore bouger ensuite).

Même si on est pas intéressé par le wargame Wars, la boite contient un livret historique qui détaille largement tous les événements de cette période, ce qui la rend intéressante pour les fans de l'univers qui veulent connaître son histoire la plus complète possible. Le contenu de ce livret était à une époque gratuitement téléchargeable sur le site de WotC, mais depuis que celui-ci a été refait il y a quelques années, les liens ne sont plus valides.

In Memoriam

Jean-Luc Barbera était un roliste et un passionné de Donjons et Dragons.  Il faisait partie, avec quelques autres passionnés, d’un groupe très confidentiel de collectionneurs de jeux de rôles dont j’ai le bonheur de faire partie.  Il a partagé avec nous un certain nombre de chroniques dans lesquelles il retraçait l’historique du grand ancêtre du jeu de rôle, patiemment, gamme après gamme.  Jean-Luc a été foudroyé par le COVID à l’âge de 46 ans en décembre 2021, laissant derrière lui un vide abyssal.  Il nous manque énormément.  En sa mémoire, je vais partager avec les lecteurs de ce blog quelques-unes de ses chroniques… 

mercredi 19 novembre 2025

Portrait de famille - les modules de la série "IM" pour D&D Basic / Expert

Une chronique par Jean-Luc Barbera

Aujourd'hui, portrait de famille sur la série de modules IM (pour Immortals, le I seul étant déjà pris par la série Intermediate) qui fait partie des plus courtes.


La boite Immortals est sortie en 1986 et c'est son auteur pour une fois qui va s'occuper d'un des modules qui la soutient. Il s'agit du IM1 Immortal Storm par Frank Mentzer. Les personnages qui sont arrivés au niveau ultime (36 en Basic) peuvent devenir des immortels, car dans le Known World, comme j'en ai déjà parlé, point de dieux pour éviter les polémiques avec les organisations religieuses. Les personnages surpuissants ici vont devoir faire face à une menace (la tempête en question) qui risque d'anéantir tout le multivers. On joue pas des personnages immortels pour rien. Apparemment, Mentzer était bien content d'écrire un scénario, mais beaucoup moins quand il a du écrire un scénario qui correspondait au titre déjà choisi par TSR.

C'est un peu spécial aussi, car l'aventure se déroule dans une terre qui ressemble beaucoup à la notre, et qui plus est à notre époque (c'est un autre plan extérieur)... Ce genre d'idées remonte au début de AD&D avec ce qu'on appelle aujourd'hui des crossovers (Boot Hill notamment mais d'autres aussi). On continue de découvrir un peu d'autres plans extérieurs qui sont pour le coup très différent de ce qu'on trouve dans la "Great Wheel" pour AD&D.

Le IM2 Wrath of Olympus par Robert Blake arrive l'année suivante (dernier travail de Blake pour TSR au passage). Là aussi, on va découvrir encore des plans extérieurs (qui sont une infinité en fait), mais il y a un retour sur le Known World et notamment à la frontière de la république de Darokin. Ici des immortels ont une querelle, et notamment sur le plan primaire, ce qui est interdit. On a aussi un certain Orcus qui vient faire des siennes, dans ce qui doit être sa seule apparition dans le D&D Basic.

Et enfin toujours en 1987, on a le dernier module de la série IM3 Best of Intentions par Ken Rolston, et cela va marquer un tournant dans la production D&D Basic. L'aventure touche principalement des plans extérieurs avec un léger passage par Thyatis. Le scénario est très humoristique (comme on peut le voir sur la couverture où un immortel glisse sur une peau de banane), avec pas mal de satire et de parodie. C'était plutôt récent dans D&D/AD&D à cette époque, et cela rejoint d'autres modules plutôt fumette comme le WG7 dont j'ai déjà parlé. Bon, en même temps, avec un des auteurs de Paranoia comme auteur principal, ça se comprend un peu plus. Au passage, certains connaisseurs ont remarqué tout un tas de références à l'univers de Paranoia.

Et cela sera tout pour la série Immortals. La production D&D Basic va être très différente par la suite, avec notamment la nouvelle série de modules qui commencent cette même année, et qui ne proposera plus de scénarios comme c'était le cas depuis le début des publications Basic.

In Memoriam

Jean-Luc Barbera était un roliste et un passionné de Donjons et Dragons.  Il faisait partie, avec quelques autres passionnés, d’un groupe très confidentiel de collectionneurs de jeux de rôles dont j’ai le bonheur de faire partie.  Il a partagé avec nous un certain nombre de chroniques dans lesquelles il retraçait l’historique du grand ancêtre du jeu de rôle, patiemment, gamme après gamme.  Jean-Luc a été foudroyé par le COVID à l’âge de 46 ans en décembre 2021, laissant derrière lui un vide abyssal.  Il nous manque énormément.  En sa mémoire, je vais partager avec les lecteurs de ce blog quelques-unes de ses chroniques… 

dimanche 16 novembre 2025

Portrait de famille - la série de modules "WGA" pour AD&D 2ième édition

Une chronique de Jean-Luc Barbera

Une autre petite série de modules aujourd'hui, et pour le coup, je fais un petit saut jusqu'en 1990 donc pour la deuxième édition: la série WGA (pour World of Greyhawk Adventure), avec quelques spoilers.


Après, 1985, Gygax ne fait plus partie de TSR, plus ou moins évincé (là aussi, y'a de quoi raconter, mais c'est un autre sujet).

Il y a du Dragonlance et un peu de Lankhmar qui sortent (ou du générique bien sûr), mais plus de Greyhawk. Étonnamment à partir de 1988, alors que Forgotten Realms a été lancé l'année précédente pour remplacer l'univers de Gygax, sort la suite de la série WG avec le WG7 parodique anti-gygax, et les autres jusqu'à WG12, ainsi que d'autres produits sur lesquels je reviendrai. 3 ans pour avoir un produit Greyhawk, mais ce ne sera malheureusement pas le plus long.

La série WGA sort donc en 1990 ne va contenir que 4 modules. Les trois premiers forment la trilogie "Falcon" du nom du méchant éponyme qui va mener un complot contre la cité de Faucongris. Si l'histoire de ces modules est intéressante avec une bonne part d'aventure urbaine, ils sont un peu trop (beaucoup) dirigistes (malgré ce qu'en disent les auteurs). À les refaire, je les retravaillerais un minimum. En tout cas, leur histoire est bien intégrée dans le fluff de l'univers car on en entend parler dans des suppléments futurs en plus de retrouver des PNJs.

À cette époque aussi, TSR essaye de proposer des nouvelles choses. Ces trois modules viennent avec des feuilles cartonnées qui permettent de faire des bâtiments 3d des différents lieux importants des scénarios. Ce genre d'accessoires sera utilisé dans d'autres suppléments AD&D, mais ça ne durera pas.

Quant au WGA4, c'est un module qui a particulièrement marqué, car on a ici affaire à un méchant important qui a deux reliques très connues à son nom depuis le Guide du Maître en 1979, un certain Vecna. Au départ, les joueurs vont devoir jouer le Cercle des Huit (carrément oui, Bigby, Drawmij, la nouvelle venue très récemment arrivée Jallarzi Sallavarian, Nystul, Otiluke, Otto, Rary et Tenser !), avant de jouer certains de leurs serviteurs (des prétirés sont proposés aussi pour ceux-là). Relativement de très haut niveau, des artefacts, des conséquences désastreuses suivant comment tout cela se termine, on a ici de la grosse aventure bien épique. La popularité de ce scénario est assez grande. Quoi qu'il en soit, l'histoire de Vecna ne sera pas terminée pour autant, car il y aura deux autres modules qui sortiront sur lui (mais là aussi, j'aurai l'occasion d'y revenir).

In Memoriam

Jean-Luc Barbera était un roliste et un passionné de Donjons et Dragons.  Il faisait partie, avec quelques autres passionnés, d’un groupe très confidentiel de collectionneurs de jeux de rôles dont j’ai le bonheur de faire partie.  Il a partagé avec nous un certain nombre de chroniques dans lesquelles il retraçait l’historique du grand ancêtre du jeu de rôle, patiemment, gamme après gamme.  Jean-Luc a été foudroyé par le COVID à l’âge de 46 ans en décembre 2021, laissant derrière lui un vide abyssal.  Il nous manque énormément.  En sa mémoire, je vais partager avec les lecteurs de ce blog quelques-unes de ses chroniques…