Une chronique par Jean-Luc Barbera
Aujourd'hui, portrait de famille sur la série de modules IM (pour Immortals, le I seul étant déjà pris par la série Intermediate) qui fait partie des plus courtes.
La boite Immortals est sortie en 1986 et c'est son auteur pour une fois qui va s'occuper d'un des modules qui la soutient. Il s'agit du IM1 Immortal Storm par Frank Mentzer. Les personnages qui sont arrivés au niveau ultime (36 en Basic) peuvent devenir des immortels, car dans le Known World, comme j'en ai déjà parlé, point de dieux pour éviter les polémiques avec les organisations religieuses. Les personnages surpuissants ici vont devoir faire face à une menace (la tempête en question) qui risque d'anéantir tout le multivers. On joue pas des personnages immortels pour rien. Apparemment, Mentzer était bien content d'écrire un scénario, mais beaucoup moins quand il a du écrire un scénario qui correspondait au titre déjà choisi par TSR.
C'est un peu spécial aussi, car l'aventure se déroule dans une terre qui ressemble beaucoup à la notre, et qui plus est à notre époque (c'est un autre plan extérieur)... Ce genre d'idées remonte au début de AD&D avec ce qu'on appelle aujourd'hui des crossovers (Boot Hill notamment mais d'autres aussi). On continue de découvrir un peu d'autres plans extérieurs qui sont pour le coup très différent de ce qu'on trouve dans la "Great Wheel" pour AD&D.
Le IM2 Wrath of Olympus par Robert Blake arrive l'année suivante (dernier travail de Blake pour TSR au passage). Là aussi, on va découvrir encore des plans extérieurs (qui sont une infinité en fait), mais il y a un retour sur le Known World et notamment à la frontière de la république de Darokin. Ici des immortels ont une querelle, et notamment sur le plan primaire, ce qui est interdit. On a aussi un certain Orcus qui vient faire des siennes, dans ce qui doit être sa seule apparition dans le D&D Basic.
Et enfin toujours en 1987, on a le dernier module de la série IM3 Best of Intentions par Ken Rolston, et cela va marquer un tournant dans la production D&D Basic. L'aventure touche principalement des plans extérieurs avec un léger passage par Thyatis. Le scénario est très humoristique (comme on peut le voir sur la couverture où un immortel glisse sur une peau de banane), avec pas mal de satire et de parodie. C'était plutôt récent dans D&D/AD&D à cette époque, et cela rejoint d'autres modules plutôt fumette comme le WG7 dont j'ai déjà parlé. Bon, en même temps, avec un des auteurs de Paranoia comme auteur principal, ça se comprend un peu plus. Au passage, certains connaisseurs ont remarqué tout un tas de références à l'univers de Paranoia.
Et cela sera tout pour la série Immortals. La production D&D Basic va être très différente par la suite, avec notamment la nouvelle série de modules qui commencent cette même année, et qui ne proposera plus de scénarios comme c'était le cas depuis le début des publications Basic.
In Memoriam
Jean-Luc Barbera était un roliste et un passionné de Donjons et Dragons. Il faisait partie, avec quelques autres passionnés, d’un groupe très confidentiel de collectionneurs de jeux de rôles dont j’ai le bonheur de faire partie. Il a partagé avec nous un certain nombre de chroniques dans lesquelles il retraçait l’historique du grand ancêtre du jeu de rôle, patiemment, gamme après gamme. Jean-Luc a été foudroyé par le COVID à l’âge de 46 ans en décembre 2021, laissant derrière lui un vide abyssal. Il nous manque énormément. En sa mémoire, je vais partager avec les lecteurs de ce blog quelques-unes de ses chroniques…

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