samedi 1 août 2020

Premières Légendes Celtiques

Alors que je me lance dans l’écriture de cette trente-septième chronique de #1jour1jdr je ne peux m’empêcher de penser à celle que mon prédécesseur a écrite sur Légendes, car je vais ici vous parler de sa version simplifiée: Premières Légendes Celtiques.
 
 
Bon, essayons de faire un peu d’histoire. Jeux Descartes a d’abord sorti Légendes en 1983, et c’est un jeu superbe mais dont les règles sont beaucoup trop complexes pour qu’il ait une chance de percer, et en 1987, la même équipe publie “premières légendes”, parce qu’ils ont réalisé entretemps qu’ils avaient été trop ambitieux en publiant Légendes, qui est, selon leurs propres mots, arrivé “trop tôt sur le marché”. 
 
Bon, je veux pas tirer sur l’ambulance, hein, mais Légendes, c’était tout de même quatre heures de calculs laborieux pour parvenir à créer un personnage sur une feuille en quatre volets A4 écrits petits. Sans aller jusqu’à dire que le jeu était impossible à maîtriser, il avait tout de même de très gros défauts.
Mais du coup, Premières Légendes, qu’est-ce que ça vaut au final? J’y viens, impatient lecteur, j’y viens...
 
Mais avant, une anecdote personnelle: je suis tombé il y a quelques années sur “Même pas mort”, le premier volume de la saga “Rois du Monde” de Jaworski, et à la lecture, je me dis immédiatement qu’il y a un truc à jouer, en maîtrisant des histoires un peu mythiques que je pourrais lier à certains événements des romans. Alors, bien sûr, dans ma ludothèque, j’ai le fameux Légendes, dont je ne me souviens que trop bien, et si dans les années 1990, j’avais tenté la maîtrise de ce monstre, ce n’est plus du tout ma came aujourd’hui. Du coup, je me mets en quête d’un exemplaire de “premières légendes” qui a la réputation d’être beaucoup plus simple, et il se trouve qu’un vieux camarade dispose d’un exemplaire en rab’ qu’il me refile en me disant tout de go: “j’aimerais y jouer”... Me voilà donc en train de potasser ces règles en espérant être à la hauteur, puis à compulser les scénarios de la gamme pour voir ce qu’ils valent, puis à bouquiner plein de livres d’histoire et de mythologie sur les celtes... Pour enfin faire jouer une dizaine de sessions environ.
 
J’aimerais bien vous dire que Première Légendes est la version simplifiée de son grand frère, mais sincèrement, ce ne serait pas lui faire honneur. Il s’agit au final d’un jeu tellement différent qu’on peut légitimement se demander pourquoi Jeux Descartes a choisi d’en conserver le nom: il aurait mieux valu en changer pour effacer les stigmates laissés par son aîné. 
 
Question règles, Premières Légendes prend le pli d’offrir des règles de base extrêmement simplifiées et de proposer en règles optionnelles tout ce qui peut ralentir l’action: localisation et détails des blessures, coups critiques, tout ça se trouve dans des encadrés gris, qui peuvent être ignorés dans un premier temps (ou même dans un second temps, en ce qui me concerne). 
 
Malgré cette simplicité, un certain nombre d’éléments du système de jeu sont plutôt avant-gardistes: ainsi par exemple, il n’y a pas d’initiative en combat, et toutes les actions se résolvent au même moment, ce qui fait que deux combattants peuvent très bien s’entretuer sur le champ de bataille, s’ils y mettent du leur. Autre truc sympa: les sortilèges font perdre de la fatigue aux jeteurs de sorts, fatigue qui sert également de points de vie. Autant dire que les magiciens de Premières Légendes Celtiques ont intérêt à se ménager s’ils veulent faire de vieux os. 
 
En pratique, tout ça tourne plutôt bien, et conviendra aux maîtres de jeu les plus exigeants. Bon, pour chipoter, je me dois de souligner que les marges de réussites, c’est pas ce qu’il y a de plus simple à appliquer en pratique, mais un maître de jeu intelligent peut bidouiller assez facilement le système pour éliminer ce genre de calcul en prenant simplement en compte le résultat brut du dé... 
 
Quant à l’univers, on est dans une vision fantasmée de l’histoire de l’univers celtique, et il est certain qu’un historien un peu rigoureux s’arracherait les cheveux devant les inepties qu’on peut trouver dans certains scénarios. Premières Légendes Celtiques n’est donc pas un jeu historique, et il vaut mieux ne pas le prendre comme tel. C’est plutôt un jeu mythologique, et cet aspect ressort particulièrement de la liste des monstres... mais aussi de celles des sortilèges, que je vous recommande de lire très attentivement, car ils sont très évocateurs, et peuvent être le moteurs de fabuleux récits.
 
Bon, vous l’aurez compris, la redécouverte de ce jeu a été pour moi une excellente surprise, et j’espère que je vous aurai donné un peu envie de vous pencher dessus.

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