mercredi 1 octobre 2025

Portrait de famille - la série des modules "M" pour D&D Basic / Expert

Une Chronique par Jean-Luc Barbera

Aujourd'hui, portrait de famille sur la série de modules M pour D&D Basic.


Alors, il y a deux séries de modules M en fait.

La première qui date de 1983 sont des modules solos. C'est les M1 Blizzard Pass par David Cook et le M2 Maze of the Riddling Minotaur par Jeff Grubb (avec M pour Magic Marker, un feutre pour faire apparaître les sections de textes cachés, système abandonné à cause de la non rejouabilité de ce système). Au passage ces modules ont tendance à être très cher, comme les solos, mais surtout pour arriver à les trouver clean, et avec le feutre qui marche, c'est pas gagné.

Pour les différencier, on les appelle les MSOLO1 et MSOLO2.

Mais ici, la série dont je vais parler est celle des modules pour la boite Master (Ils auraient pu mettre MA, comme ils ont mis CM pour les companions, mais bref).

La boite Master est sortie en 1985 et elle est suivie du M1 Into the Maelstrom par Bruce et Beatrice Heard. Ce module est très influencé par l'Odyssée, et on y retrouve certaines scènes. Le scénario est très orienté histoire. On a certains éléments qu'on retrouvera d'une certain façon par la suite dans Spelljammer. Et le scénar est réussi si les personnages réussissent un certain nombre d'épreuves tout le long. Cela se déroule au départ au Norwold dans le Known World avant de dévoiler un peu Alphatia.

1986 verra deux modules pour la série M. D'abord le M2 Vengeance of Alphaks par Skip Williams. C'est une sorte de suite du module précédent, dans le sens que les conflits entre certaines contrées reviennent ici en jeu, une sorte de metaplot avant l'heure. Norwold est encore un peu plus détaillé ici, mais les événements peuvent toucher le domaine des PJs même s'ils sont ailleurs. On a quelques infos supplémentaires sur Alphatia également. Une nouvelle race apparaît ici, qu'on retrouve dans un supplément plus tard (PC2 Top Ballista). À noter que les Alphaks en question étaient apparus précédemment.

Ensuite vient le M3 Twilight Calling par Tom Moldvay (ce nom doit commencer à pas mal vous parler maintenant). On a encore ici un château dans le ciel, et il est toujours un peu question de ces alphaks. Ce module est sorti un peu après la boite Immortals et fait office un peu de pont avec la boite précédente, comme certains modules B ou X précédemment. Ici, on touche aux plans "extérieurs" du Known World (qui sont différents de ce qu'on peut trouver dans AD&D à part quelques uns). Les pjs vont devoir traverser notamment 7 "royaumes" tous différents. Moldvay reprend un concept qu'il avait commencé à développer dans le Dragon #38 de juin 1980 !

1987 voit débarquer le M4 Five Coins for a Kingdom par Allen Varney. Ce dernier a développé un scénario très basé sur la narration. Apparemment,il aurait proposé le scénario sans aucun plan, et si celui-ci a été retenu, TSR a préféré tout de même en rajouter un certain nombre. On a ici un scénario totalement indépendant des autres de la série. Cela se déroule encore au Norwold, même si encore une fois, il est préférable que les événements touchent le domaine des PJs. C'est malgré tout ensuite un scénario planaire et on sent les prémices du système de sphères de crytal de Spelljammer.

Enfin, dernier module de la série M, le M5 Talons of Night de Paul Jaquays arrive aussi en 1987. La couverture n'a rien à voir avec le scénario. Apparemment, il faut plus regarder l'illustration de la couverture du Dragon 175. Ce module forme une sorte de trilogie avec le M1 et le M2 et l'histoire des alphaks. On a des parties liés à des lieux, d'autres à des événements et une scène de fin "politique", et du combat de masse. C'est aussi la fin du métaplot commencé avec le module CM1, même si c'est plutôt une première tentative de ce genre de choses. Il y a du nouveau background, avec l'ajout de "The Isle of Dawn" entre Thyatis et Alphatia qui ne s'aiment pas beaucoup. Bon, le problème est que le module se joue à un niveau plus bas que les précédents de la série, c'est quand même dommage. À adapter donc peut être. Et voilà qui en finit avec la série IM. Plus qu'une seule série de modules de scénarios pour cette période à faire.

In Memoriam

Jean-Luc Barbera était un roliste et un passionné de Donjons et Dragons.  Il faisait partie, avec quelques autres passionnés, d’un groupe très confidentiel de collectionneurs de jeux de rôles dont j’ai le bonheur de faire partie.  Il a partagé avec nous un certain nombre de chroniques dans lesquelles il retraçait l’historique du grand ancêtre du jeu de rôle, patiemment, gamme après gamme.  Jean-Luc a été foudroyé par le COVID à l’âge de 46 ans en décembre 2021, laissant derrière lui un vide abyssal.  Il nous manque énormément.  En sa mémoire, je vais partager avec les lecteurs de ce blog quelques-unes de ses chroniques…