samedi 18 juillet 2020

Monsterhearts

 

Vous vous souvenez sûrement de vos années au lycée : Marc et vous étiez en compétition pour gagner les faveurs de Stéphanie, votre professeur de géo vous avait dans le nez, et les fêtes organisées par Eric étaient mémorables… Dans le jeu de rôle qui va faire l’objet de ce vingt-troisième #1jour1jdr c’est un peu la même chose, sauf que Marc est un Loup-Garou, Stéphanie est la Reine du Lycée et a réuni un culte de quelques adorateurs de Satan autour d’elle, Eric est un Vampire et le professeur de géo est un chasseur de monstres reconnu.


Bienvenue dans Monsterhearts.
 
Monsterhearts a pour sous-titre « la vie compliquée d’adolescents monstrueux ». Bon, c’est plutôt bien vu comme description, et finalement, je crois qu’il va falloir vous contenter de ça. Certains ont tenté de vendre ce jeu comme une alternative pour émuler du Buffy ou du Twilight… Soyons honnête, c’est pas tout à fait ça : tout est fait dans les règles de Monsterhearts pour exacerber le drama amoureux et faire entrer les personnages joueurs dans un cycle de violence et de sexe rarement observé autour d’une table de jeu de rôle. Alors, même si je ne suis pas un grand défenseur – habituellement - de toutes les techniques à la mode, je vous recommande, si vous décidez de maîtriser un jour Monsterhearts, de bien expliquer à vos joueurs les thématiques du jeu avant de débuter et vous munir d’une X-Card pour gérer la sécurité émotionnelle des participants.
 
Ceci posé, attaquons nous aux règles de Monsterhearts. Tout comme Monster of the Week, Monsterhearts est propulsé par l’Apocalypse, et si les deux jeux ont des thèmes qui semblent proche à première vue, c’est plutôt cool de les comparer, car cela permet de constater que, bien plus que la mécanique à base de 2d6+carac, ce sont les manœuvres disponibles qui vont définir le genre de jeu auquel on a affaire. En effet, dans Monsterhearts, vous allez trouver beaucoup de manœuvres liées au social : allumer quelqu’un permet de gagner des ascendants sur lui, tandis que le rembarrer permet de lui en faire perdre sur vous. Manipuler un PNJ va vous permettre de lui faire faire ce que vous souhaitez, et si la manœuvre n’est pas disponible pour les PJs, elle se règle autrement, en dépensant des ascendants pour le faire agir dans votre sens : le joueur gagne alors des points d’expérience s’il joue le jeu. A l’inverse, vous n’aller pas trouver dans ce jeu de manœuvre dédiée à la chasse aux monstres, car ce n’est pas l’objet de ces histoires. Tout au plus pouvez-vous cogner quelqu’un ou le fuir, ce qui peut lui faire gagner des ascendants sur vous, en cas de succès mitigé (résultat entre 7 et 9). Chaque profil de personnage a également une action sexuelle, qu’il peut activer lorsqu’il a une relation charnelle avec un PJ ou un PNJ, et un Démon Intérieur, qui peut être activé et rendre le personnage beaucoup plus monstrueux, pendant un certain temps.
 
Comme souvent avec les PbtA, l’univers de Monsterhearts n’est pas fixé dans le manuel : il sera posé lors de la session zéro, et sera très différent selon les profils qui auront été sélectionnés autour de la table et les réponses que les joueurs apporteront aux questions que le Maître de Cérémonie leur posera à propos de leurs personnages.
 
Les parties de Monsterhearts sont assez intenses : les règles sont faites pour mettre en place des scènes où les personnages joueurs seront dans des situations de conflit, et c’est vraiment très bien fichu de ce point de vue. Clairement, tout le monde ne sera pas à l’aise avec le genre de fiction qui émergera d’une partie de Monsterhearts, mais les amateurs garderont en mémoire ces parties pendant longtemps.

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