mardi 14 juillet 2020

Shadow of the Demon Lord

La fin est proche. Les signes sont là, partout autour de nous. Les orques qui servaient de piétaille à l’armée impériale ont reversé le pouvoir central et pris la place de leurs maîtres. L’église du Nouveau Dieu découvre chaque jour de nouvelles traces de corruption et de sorcellerie. Chacun craint l’avènement du Seigneur Démon, qui amènera la fin de tout…

Pour cette dix-neuvième capsule de #1jour1jdr je vous donne un petit aperçu d’un jeu dont la traduction nous a été annoncée par Black Book Editions… il y a déjà un bout de temps… et dont même le kickstarter francophone se fait terriblement attendre depuis lors. Je veux bien sûr parler de Shadow of the Demon Lord. 
 
L’auteur de ce jeu, Robert J. Schwalb, a participé – notamment – à la rédaction de la deuxième édition de Warhammer et de la cinquième édition de Dungeons & Dragons, et il n’est donc pas si surprenant que les mécaniques de son jeu de rôle soient inspirées de ces deux sources, tout en s’en écartant radicalement sur un grand nombre de points. 
 
Vous l’aurez compris, l’univers de Shadow of the Demon Lord n’est pas spécialement riant ni optimiste : on est dans une tonalité de fantasy qui est plus proche de Warhammer, de Witcher ou de la Compagnie Noire. Cela se reflète également dans le choix des espèces jouables : en plus des habituels humains et nains, on peut interpréter des changelins, des clockworks (sorte de golems mécaniques), des gobelins et des orques. Les elfes ne sont pas dans les options, car (1) ils font l’objet d’un supplément séparé et (2) ils font partie des méchants. Si le cadre du jeu est un peu esquissé dans le livre de base, c’est surtout dans les suppléments qu’il va être détaillé plus avant et prendre sa réelle saveur.
 
Question règles, Shadow of the Demon Lord repose sur une mécanique à base de D20, les personnages étant définis par quatre caractéristiques qui accordent des bonus aux jets de dés : Force, Agilité, Intellect et Volonté. A noter qu’au départ, les personnages n’ont pas de hautes caractéristiques. Les jets sont également modifiés par des dés (à six faces) d’avantage ou de désavantage qui peuvent être ajoutés ou soustraits du jet de base, selon le cas. Mettons que par exemple, votre personnage Orque dispose d’une force de 11, soit d’un modificateur de +1. S’il attaque un brigand avec sa hache et en étant désavantagé, il lance 1D20 +1 -1D6, et le résultat est comparé à la défense de son adversaire (en général son score d’agilité) pour déterminer si celui-ci est touché...
 
Autre élément intéressant de ce jeu : il repose sur une progression de personnage qui sera déterminée par quatre choix, qui devront être faits à différents stade de la carrière de celui-ci. Au départ, le personnage est de niveau zéro, et la seule chose que l’on sait de lui, c’est son espèce. A chaque espèce sont liées quelques caractéristiques et tables aléatoires grâce auxquelles on peut déterminer quelques éléments de background. Au niveau 1, le personnage sélectionne une voie de novice parmi quatre possibles : Magicien, Prêtre, Voleur ou Guerrier. Au niveau 3, c’est une voie d’expert qu’il va falloir sélectionner parmi les 16 disponibles dans le livre de base (il y en a plus dans les extensions). Enfin, au niveau 7, on sélectionne une voie de maître parmi les 64 disponibles… Au total, si on combine tout ça, cela donne plus de vingt-qutre milles possibilités de personnages, uniquement avec le livre de base… A chaque passage de niveau, le personnage recevra des avantages et bonus liés soit à son origine, soit à l’une des voies qu’il aura sélectionnées. Le niveau maximum atteignable dans Shadow of the Demon Lord est le niveau 10. L’auteur postule que ce niveau sera atteint au bout de 10 aventures, chacune de celle-ci permettant aux personnages d’avancer de niveau. Le jeu serait donc conçu pour de courtes campagnes. Il est cependant tout à fait possible de mener des campagnes beaucoup plus longues, en ralentissant la progression des personnages au fur et à mesure qu’ils grimpent en niveau, par exemple, en les faisant monter au bout d’un nombre d’aventures égal à leur niveau actuel…
 
Alors, au final, est-ce que ce jeu vaut le coup ? Absolument : s’il s’inspire beaucoup de ses deux aînés (Warhammer et D&D), Shadow of the Demon Lord est un jeu remarquablement bien conçu qui , à mon estime, dépasse largement en qualité chacun de ces grands anciens.

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